Après quelques minutes de marche, nous atteignons l'arrêt de bus. Par chance, il reste des places assises. Nous nous asseyons donc l'un à côté de l'autre. Pendant tout le trajet, nos doigts restent entrelacés. Je remarque que quelques passagers nous regardent étrangement, surtout Kendji. Ils l'ont sûrement reconnu mais ils ne font aucune remarque.
Un quart d'heure plus tard, nous arrivons au lycée. Nous descendons donc du bus et nous nous embrassons tendrement avant que la sonnerie ne retentisse.
-Tu finis à quelle heure ma princesse ? Me demande Kendji en souriant.
-Hum... 17 heures. Pourquoi ? Rétorquai-je
-D'accord. A ce soir ma princesse !
Et nous nous embrassons une nouvelle fois avant que je ne pénètre dans l'établissement scolaire.
En allant en cours, je fais un petit détour par la vie scolaire et j'apprends que mes professeurs de Droit sont absents. Je n'ai donc pas cours de l'après-midi. J'enverrais un SMS à Kendji à midi pour le prévenir.
Ma première heure de la journée est espagnol. J'adore cette matière et sans vouloir me vanter je trouve que j'ai des facilités.
Vient ensuite l'heure de philosophie. Elle se passe à merveille. J'avoue que je trouve le cours sur le langage très passionnant.
Je suis en direction de la cour lorsque je suis plaquée assez violemment contre un mur. Devant moi se trouve Angie. Mais comment a-t-elle pu entrer ?
-Alors Maéva comme on se retrouve... Déclare-t-elle de façon sarcastique tout en se mettant devant moi pour m'empêcher de passer.
Que me veut-elle et que va-t-elle me faire ?
-Laisse-moi passer ! M'écriai-je assez sûre de moi pour cacher ma peur.
Elle se met à rire d'une façon très effrayante avant de poursuivre.
-Et que vas-tu me faire ?
Je ne réponds pas et sans qu'elle ne s'y attende, je lui fait un croche-pied et elle tombe en arrière. J'en profite pour m'enfuir.
Mais c'est sans compter sur Nicolas qui surgit de nulle part. Il m'agrippe fermement le bras et me plaque de nouveau contre le mur, me faisant ainsi mal au dos.
La douleur venant de ma colonne vertébrale me fait grimacer et je sens que quelques larmes commencent à couler sur mes joues mais je les retiens.
-Voyons... Qu'allons-nous te faire ? Dit Nicolas tout en sortant un couteau de sa poche.
Angie me tire les cheveux et me tiens les poignets tandis qu'il frôle ma joue gauche et ma gorge avec la lame de son canif.
Même si j'ai peur, je ne le montre pas. Je ne veux pas paraître faible devant eux.
-Ce serait dommage d'abîmer un aussi beau visage.... Poursuit Nicolas.
Puis sans que je ne m'y attende, il commence à me faire des bisous dans le cou. Automatiquement, je me débats. La poigne d'Angie sur mes poignets se fait plus forte.
-Laisse-toi faire ! Me susurre Nicolas.
Je me débats une nouvelle fois.
-On t'as dit de ne pas bouger alors tu obéis ! S’énerve Angie.
Et elle me donne un coup de poing dans le ventre. Je ne peux réprimer un « Aie ! ». Je reçois un nouveau coup de poing, celui là beaucoup plus fort que le précédent. Comme je continue à bouger, j'en reçois de nombreux autres. Je ne saurais dire combien puisque j'ai arrêté de compter à partir du moment où les larmes ont commencées à couler sur mes joues tellement la douleur est forte. Après un énième coup dans le ventre, je commence à cracher du sang et Angie s'arrête.
-Tu vas te calmer ? Me demande-t-elle toujours en me tenant les poignets et en me tirant les cheveux.
Je hoche la tête. Elle sourit, visiblement réjouie avant de lâcher mes cheveux et de toujours tenir mes poignets. Nicolas se rapproche de nouveau de moi puis avec un sourire pervers il m'embrasse. Sa langue se fraie un passage dans ma bouche et à ce moment je n'ai qu'une envie : vomir. Il glisse sa main sous ma robe et c'est à ce moment que je comprends vraiment ce qui est en train de se passer : Nicolas va me violer !!!
Je ne peux m'empêcher de pleurer à nouveau.
Je tente de faire diversion mais le regard meurtrier que me lance Angie et le couteau qu'elle tient dans la main m'en dissuadent. Lorsque je prends conscience que je ne pourrais pas m'échapper et que la chose la plus horrible qui puisse arriver à une femme est sur le point de m'arriver, je ne trouve d'autre solution que de fermer les yeux. Et ce que je redoutais le plus arriva : Nicolas me viola.
Une fois qu'ils ont terminé ce qu'ils avaient à faire, Nicolas et Angie tournent les talons. Avant de disparaître totalement de mon champ de vision, Nicolas s'écrie :
-Kendji ne voudra plus de toi maintenant que tu es salie !
Et Angie et lui éclatent de rire.
Moi de mon côté, je me laisse tomber sur le sol et avant que quelqu'un ne me voit je cours me réfugier dans les toilettes où je pleure toutes les larmes de mon corps.
Je me sens souillée et la seule façon de remédier à cela est de quitter cette Terre.
« Maéva, ne fais pas cela ! Pense aux personnes qui t'aiment ! » Me conseille ma conscience.
Je décide de l'écouter. En effet, j'imagine la tristesse de mes parents et celle de Kendji et de mes amies en apprenant ma mort. Ils seraient inconsolables.
« Tu dois en parler à quelqu'un et aller porter plainte ! » Me dicte ma conscience.
Les paroles de Nicolas me reviennent à l'esprit et je pleure de plus belle.
Et s'il avait raison ? Et si Kendji ne voulait plus de moi ?
Cela est impensable. Je ne peux pas imaginer ma vie sans Kendji.
Même si je dois en souffrir car se reconstruire après un viol est très dur voire même impossible, je n'en parlerai à personne. C'est mieux ainsi.
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